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L’Union européenne est à la traine dans la course à l’IA mais ne dit pas son dernier mot

16 avril 2021 | Derriennic Associés|

D’après une étude rendue par la l’Information Technology and Innovation Fondation (ITIF), organisation indépendante américaine qui conduit des recherches afférentes aux politiques publiques qui stimulent l’innovation technologique, l’Union européenne (UE) serait loin derrière ses concurrents en matière d’IA. Ce n’est pas une découverte !

L’étude examine les progrès réalisés par le Chine, l’UE et les Etats-Unis en matière d’IA sur l’année 2020.  Il en ressort que les Etats-Unis sont toujours en tête s’agissant de l’IA bien que la Chine réduise de plus en plus l’écart, en revanche l’UE est à la traine.

Pour comparer l’avancée des différents acteurs en matière de développement et d’utilisation de l’IA en 2020, les auteurs ont établi une trentaine de critères répartis sur 6 catégories : talents, recherche, développement, matériel, adoption et données avec attribution d’un score global.

Les États-Unis obtiennent 44,6 points sur cent, la Chine 32, et l’UE 23,3 points.

Le retard de l’UE s’expliquerait, notamment, par un problème de financement par capital-investissement.

D’après cette étude, en l’absence de changements politiques significatifs dans l’UE, notamment la modification de son système réglementaire pour qu’il soit plus favorable à l’innovation et au développement, il est probable qu’elle conserve sa place derrière les États-Unis et la Chine.

Le rapport souligne que les nations qui prendront la tête du développement et de l’utilisation de l’IA façonneront l’avenir de cette technologie et amélioreront considérablement leur compétitivité économique.

A noter que la Commission européenne a présenté le 22 février 2021 un plan d’action sur les synergies entre les industries civile, spatiale (https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/IP_21_651) et de la défense visant à renforcer l’avance technologique de l’Europe et à soutenir sa base industrielle.

Les principaux objectifs du plan d’action sont les suivants :

  • « Renforcer la complémentarité entre les programmes et instruments de l’Union européenne liés à la recherche, au développement et au déploiement afin d’améliorer les résultats et l’efficacité des investissements (synergies) ;
  • Encourager l’octroi de fonds européens en faveur de la recherche et du développement, y compris dans les domaines spatial et de la défense, ayant des retombées positives pour les citoyens européens sur les plans économique et technologique (spin-offs) ;
  • Faciliter l’utilisation des résultats de la recherche menée par l’industrie civile et de l’innovation axée sur la société civile dans le cadre des projets européens de coopération en matière de défense (spin-ins). »

Compte tenu de ces objectifs, la Commission annonce onze actions ciblées qui mettent l’accent sur l’interaction entre les industries civile, spatiale et de la défense.

Il s’agit notamment :

  • « de mettre en place un cadre renforçant les synergies et l’enrichissement mutuel entre les différents programmes et instruments de l’UE, par exemple dans le domaine du numérique, de l’informatique en nuage (cloud) et des processeurs;
  • de définir de manière systématique et cohérente le développement des technologies essentielles, en déterminant tout d’abord ces technologies essentielles et les besoins futurs en termes de capacités, puis ensuite en élaborant des feuilles de route technologiques, et enfin en lançant des projets phares. Ces projets visent à réduire la dépendance, à favoriser la normalisation et l’interopérabilité, à encourager une coopération transfrontière, à créer de nouvelles chaînes de valeur et à répondre aux besoins sociétaux et aux besoins stratégiques de l’UE ;
  • d’encourager l’innovation chez les start-ups, les petites et moyennes entreprises (PME) et les organisations de recherche et de technologie (ORT) dans l’ensemble de l’Union, en permettant un accès plus aisé à de nouvelles perspectives, et notamment en mettant en place un réseau d’« incubateurs d’innovation » ;
  • de préparer le lancement de trois projets phares susceptibles de changer la donne, à savoir les technologies des drones, qui renforcent la compétitivité de l’industrie de l’Union dans ce domaine technologique essentiel, présentant une importante dimension «défense», une connectivité spatiale sécurisée, qui devrait fournir un système de connectivité résilient et une connectivité à haut débit fondés sur le chiffrement quantique partout en Europe, ainsi que la gestion du trafic spatial, nécessaire pour éviter les collisions pouvant résulter de la multiplication de satellites et de débris spatiaux tout en garantissant un accès autonome à l’espace. »